Le changement de coach n’avait pas l’unanimité (et je pèse mes mots…) le 10 novembre dernier. Quelques jours après une défaite face au néo-promu Ajoie, la direction avait actionner le siège éjectable de Patrick Emond pour installer Jan Cadieux, son adjoint, dans le fauteuil du chef. La décision en a surpris certains six mois après une finale perdue face à Zoug, mais même les plus sceptiques doivent l’admettre aujourd’hui : le changement a été payant.
Le GSHC actuel n’a plus rien à voir avec celui du début de championnat. Il est à nouveau un adversaire craint par toutes les équipes. Avant de comparer les chiffres entre l’avant et l’après-Emond, jetons un œil sur le contingent. Il n’a guère changé entre début novembre et aujourd’hui. Le retour de blessure de Tanner Richard n’est certes pas à négliger, tout comme la méforme en début de saison de plusieurs joueurs qui ont soigné leur blessure durant la préparation. Mais la valse des gardiens découlant de l’absence de Gauthier Descloux depuis début novembre ne constitue – a priori – pas un avantage pour le Genève de Jan Cadieux.
Les chiffres, eux, sont éloquents. Depuis le 10 novembre, la meilleure équipe de NL est… Genève-Servette. Quinze matchs (avant le déplacement à Rapperswil), 35 points, soit une moyenne de 2.33 points par match ! Derrière, Rapperswil est à 2.12 et Gottéron à 2.07. A titre de comparaison, l’équipe de Pat Emond présentait une moyenne d’exactement un point par match après 23 rencontres et sa formation n’occupait qu’une modeste 11e place. Les statistiques, quelles qu’elles soient, sont nettement plus favorables depuis l’arrivée de Cadieux à l’exemple des situations spéciales (PP 27.12% contre 18.89%, PK 85.71% contre 77.72%), mais les chiffres les plus frappants viennent de la défense. Aujourd’hui, c’est 25 buts encaissés en 15 matchs, soit une moyenne de 1.67 but par match… c’était 80 buts en 23 parties, soit 3.48 buts par matchs entre le 7 septembre et le 5 novembre.
On ne peut en déduire que Jan Cadieux est un magicien, mais une chose est certaine, son équipe s’est métamorphosée. Plus aucun joueur ne se cache et Genève-Servette sera un client sérieux ces prochains mois.
Régis Cerf