Chicago est une ville qui vit pour ses équipes sportives. Même si c'est compliqué pour son club de NHL en pleine reconstruction, une recrue déjà superstar, Connor Bedard, s'éclate sous le maillot des Blackhawks. Le jeune Canadien a d'ailleurs évolué avec le Suisse Philipp Kurashev pendant plusieurs matchs cette saison. C'est entre autres pour aller rencontrer ce dernier que notre collaborateur Laurent Antonioli a décidé de mettre le cap sur Chicago pendant le temps des Fêtes. Voici son carnet de voyage qui inclut des entretiens avec plusieurs visages connus en Suisse.
Au niveau chronologique, Pius Suter a été le premier joueur rencontré au terme d’une victoire de 4-3 obtenue par Vancouver contre les Blackhawks. Pour ce match, il était aligné comme ailier sur la première ligne aux côtés d'Elias Pettersson. « C’était mon premier match dans cette position cette saison. Je suis content de ma performance. J’ai pleinement joué mon rôle et pu aider parfaitement l’équipe. »
Durant cet exercice, le centre helvétique a raté 4 à 5 semaines de jeu à cause d’une blessure, après une bonne période comptable pour lui. Toutefois, à son retour au jeu, il a retrouvé en toute logique l’alignement de Rick Toccket. Un coach qui l’utilise à toutes les sauces, un véritable « couteau suisse ». « Jusque-là, je suis satisfait de mes performances. Je suis très solide au niveau de mon jeu. J’apporte mon énergie à l’équipe notamment en infériorité numérique. Mon but est d’aider au maximum mes coéquipiers lors de chaque présence sur la glace. Je suis très heureux d’avoir la pleine confiance de mon entraîneur. A moi de la lui rendre à chaque rencontre. »
Depuis l’entame de cet exercice, les Canucks de Vancouver sont une belle surprise, puisqu’ils se trouvent dans le haut du classement de la conférence Ouest. « On fait un très bon début de saison. Nous allons devoir conserver ce niveau de jeu jusqu’à la fin. Notre ambition est de gagner le plus de matches possibles et de participer aux playoffs. »
En rejoignant les Canucks avec un contrat pour deux saisons (1,6 million par année), l’ancien des ZSC Lions connait sa troisième franchise de NHL après Chicago et Détroit. « C’est une fantastique franchise et une très belle opportunité pour moi. Je suis très heureux d’avoir pris une telle décision. De mon côté, je n’ai jamais douté et étais sûr que je resterai en NHL. A aucun moment, je n’ai pensé à revenir en Suisse. Mon objectif est de rester le plus longtemps possible dans cette ligue. »
Deux jours plus tard, au terme d’un entraînement matinal, le chef de presse de Chicago a organisé un rendez-vous avec Philipp Kurashev. Cet entretien s'est passé dans le vestiaire des Blackhawks, devant le casier du Bernois.
Avec persévérance et travail, il s’est fait maintenant sa place au sein des Blackhawks de Chicago. D’ailleurs, à chaque saison, il a amélioré sa fiche de statistiques et son employeur l’a récompensé en juillet dernier avec prolongation de contrat de deux ans, soit jusqu’en 2025. « Je me sens très bien dans cette équipe. Je sais que je dois prouver tous les jours mon niveau de jeu. Tous les étés, je travaille très fort pour améliorer mon jeu et devenir un meilleur joueur. Je prends de l’expérience supplémentaire chaque saison. Je me sens de plus en plus à l’aise. J’ai progressé dans de nombreux secteurs de mon jeu. Toutes ces années passées en Amérique du Nord, en juniors ou en AHL, m’ont fait grandir humainement et sportivement. En grandissant, j’ai toujours rêvé de jouer en NHL et j’ai tout fait pour que cela devienne une réalité. C’était un grand objectif pour moi. J’espère que cela va durer encore longtemps. »
Depuis le début de cet exercice, le joueur formé au CP Berne a reçu la plus belle des preuves de confiance de la part de son entraîneur en étant placé sur la première ligne et sur le powerplay aux côtés d’un certain, Connor Bedard, 1er choix du dernier repêchage de la NHL. « C’est un talent spécial. Un joueur spécial. Il est encore très jeune, mais il joue de manière extraordinaire. Il supporte parfaitement la pression qu’il a sur ses épaules. Mais il n’a que 18 ans. Il faut aussi être patient avec lui. C’est sûr qu’il va devenir un joueur dominant en NHL. Il possède un sens du jeu exceptionnel. »
Toutefois, malgré l’arrivée du jeune centre canadien, Chicago n’obtient pas encore les résultats espérés. En effet, la franchise possède l’un des pires bilans de la ligue. « Bien sûr, nous connaissons des hauts et des bas dans nos résultats. Nous sommes une jeune équipe. Nous sommes dans un processus et tentons de nous améliorer chaque jour. Chacun doit travailler fort pour être encore meilleur. »
Au vu de l’histoire de ce club, les attentes du public sont très grandes. « Bien sûr, tout le monde veut nous voir gagner ici. Nous savons tous que cette franchise a eu du succès dans le passé. Avec des formations et des joueurs extraordinaires. Nous espérons rapidement ravoir du succès. Nous savons que Chicago est un marché important. Nous tentons de faire de notre mieux et nous espérons que le processus mis en place ira le plus vite possible au niveau des résultats. »
Comme les Blackhawks ne participeront pas aux playoffs, Kurashev pourrait être disponible pour l’équipe de Suisse, pour le prochain Championnat du monde. « C’est encore si loin. C’est difficile de répondre maintenant. On verra bien. Mais c’est toujours un plaisir de jouer pour la Suisse. » Ces dernières années, la formation à croix blanche a montré de belles choses sans parvenir à décrocher le graal suprême. « Nous avons souvent bien joué en poule, sans réussir à franchir ensuite les quarts de finale. Je pense que nous devons plus croire en nous et la possibilité d’être une grande équipe. Il y a sans doute un petit blocage au niveau mental à mon avis. »
Finalement, la visite des Jets de Winnipeg au United Center a permis une rencontre avec Nino Niederreiter. Depuis qu'il a été repêché par les Islanders de New York en 2010, le Grison a bien voyagé dans la NHL en portant cinq maillots différents. Après la franchise new-yorkaise, il a évolué pour le Wild du Minnesota, les Hurricanes de la Caroline, les Predators de Nashville et les Jets de Winnipeg. Son seul petit regret peut-être est ne pas voir pu jouer plus longtemps à Nashville avec son bon ami, Roman Josi. « Ca a été une période géniale de pouvoir jouer ensemble. Nous avons profité de chaque moment. Nous mangions régulièrement ensemble. Même si ça a été une courte expérience, ça a été une belle période. »
Comme le Suisse-Allemand a resigné jusqu’en 2027 avec le club de Winnipeg, il devrait réussir à atteindre la barre mythique des 1000 rencontres dans cette ligue. « Très heureux d’avoir pu trouver une entente avec les Jets. Car quand tu es agent libre, tu ne sais jamais vraiment ce qui peut se passer. Surtout que le plafond salarial en NHL va bouger dans le futur. » A plus de 30 ans, il a peut-être également signé son dernier contrat avec une équipe nord-américaine. « C’est possible oui. Surtout si je désire encore jouer quelques années en Suisse pour finir ma carrière. Mais attention, mon but est de rester ici le plus longtemps possible en y conservant un rôle intéressant. »
Avec les Jets, l’ailier gauche de 31 ans, formé à Coire et à Davos, a un rôle plus qu’intéressant sur une troisième ligne très offensive et est aussi présent sur la deuxième unité du jeu de puissance. « Jusqu’à maintenant, je suis très satisfait de ma saison. J’ai des responsabilités et des rôles importants. Cela me convient parfaitement. Je suis très heureux d’avoir pu prouver que je méritais cette prolongation de contrat. »
Surtout, il évolue au sein d’un groupe d’une grande qualité capable de voir loin cette saison avec des belles ambitions finales. « Nous avons une équipe avec une grande profondeur où chaque ligne peut marquer des buts. Nous possédons aussi une belle structure de jeu. Nous sommes vraiment capables d’être compétitifs contre n’importe quel adversaire. Nous devrons encore être meilleurs en playoffs. Mais il y a d’abord une longue saison à terminer. Nous espérons aller le plus loin possible et pourquoi pas gagner la Coupe Stanley. C’est notre objectif à tous. »
Laurent Antonioli, United Center, Chicago