On y est! Les playoffs de National League débutent mardi. Place aux choses sérieuses après des pré-playoffs qui nous auront réservé quelques surprises. Une longue lutte s'annonce entre les huit clubs qualifié pour les séries éliminatoires. Est-ce que Zoug continuera sa saison de rêve et deviendra champion? Est-ce qu'un club romand peut espérer soulever le trophée? Est-ce que les surprises des pré-playoffs se poursuivront et nous donneront d'autres surprises en playoffs? L'Histoire s'écrit devant nos yeux.
L’avis de la rédaction
S’il y a bien un quart de finale dont on rêvait plus la saison avançait, c’est bien celui entre Zoug et Berne. Sur le papier, en tout cas, ça ressemble à un sacré choc. C’est même la revanche de la dernière finale des playoffs. Sur la glace par contre, l’avantage semble nettement être en faveur des Zougois. Premièrement par une saison régulière dominée de la tête et des épaules avec notamment 40 succès pour seulement 12 défaites. Les Ours n’ont de loin pas eu le même rendement en devant passer par les pré-playoffs pour décrocher le droit de défier le vainqueur de la saison régulière. Deuxièmement, si on regarde les confrontations de cette fameuse saison régulière, on remarque que les hommes de la capitale n’ont pas brillé : une seule et unique victoire en six matches, en ne marquant que deux fois plus d’un but. Mais on le sait, avec les playoffs, c’est une autre saison qui débute. On oublie tout et on recommence ! En espérant que les joueurs n’oublieront pas de faire le spectacle…
Qui ne rêverait pas de se frotter au 10e de la saison régulière en quart de finale des playoffs ? Cette « chance » revient au HC Lugano qui profite des bizarreries du système, car, pour la suite des séries, le moins bien classé défiera toujours le mieux positionné de la saison régulière... Sur le papier donc, le SC Rapperswil-Jona Lakers ne semble pas en mesure de faire trembler les Tessinois.
Les Luganais disposent du meilleur boxplay et du 3e powerplay de NL. Serge Pelletier peut compter sur un gardien et une défense capables de rivaliser avec les meilleurs de la ligue, emmenés par un Niklas Schlegel – qui se révèle à 26 ans – et par le Suédois Tim Heed, peut-être le meilleur défenseur en Suisse. Les Saint-Gallois peuvent soutenir la comparaison dans le compartiment offensif. Leurs étrangers (Cervenka, Clark, Rowe et Moses) font clairement le poids et représentent 45% des buts inscrits par Rapperswil, même si en face, Arcobello, Bødker, Fazzini et autres Lajunen, c’est du solide.
Mais les playoffs, ce sont aussi tous ces éléments moins rationnels comme la capacité à se sublimer, à faire corps dans les moments importants ou encore la gestion de la fatigue. L’équipe saint-galloise a montré qu’elle pouvait rivaliser avec HC Bienne en pré-playoffs. Nul n’a été bluffé par le jeu qu’elle a proposé, mais plutôt par la volonté et l’énergie déployées sur deux rencontres. Elle devra cette fois gagner à quatre reprises contre des Luganais qui ont eu tout le loisir de se reposer et de se préparer pour ce quart de finale.
Entre Fribourg et Genève, les similitudes entre les points positifs de chaque équipe foisonnent. Que ce soit la qualité des gardiens (Reto Berra et Gauthier Descloux), la performance du jeu de puissance ou la qualité des étrangers, beaucoup de données s’équilibrent. On peut évoquer les confrontations directes en saison régulière, favorables aux Aigles. Mais est-ce bien raisonnable lorsque l’on sait que les compteurs sont remis à zéro après la saison régulière et que les effectifs et les dynamiques d’alors ne reflètent plus fidèlement ceux d’aujourd’hui ? La question mérite d’être posée.
Au final, lorsqu’il s’agit d’un duel entre deux équipes qui se connaissent par cœur et qui possèdent des points positifs similaires, ce seront les faits de jeu, les absents et les détails qui feront la différence. Est-ce que Stalberg, Rod et Richard seront aptes ou non ? Seront-ils à 100% ? Est-ce que les pièces maîtresses du GSHC que sont Fehr et Winnik sauront rester dans les limites de l’acceptable lorsqu’ils mettront verbalement de la pression sur les arbitres ? Comment est-ce que la défense fribourgeoise réagira face à l’agressivité du fore-checking genevois ? Toutes ces inconnues mises bout à bout peuvent faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre à tout moment. Vivement que ça commence !
À qui donner l’avantage dans une série qui, en saison régulière, a vu les deux équipes s’imposer deux fois chacune dans le temps réglementaire, marquer quasiment le même nombre de buts lors des confrontations directes et terminer la saison avec un tout petit point de différence ? Difficile à dire sans prendre le temps de la réflexion, ni se laisser influencer par son appartenance à la côté ouest ou est du Röstgraben.
Ce sera serré entre les deux formations, cela est donc clair, mais un léger avantage tend vers les Lions… de la Vaudoise aréna. Les hommes de Craig McTavish peuvent en effet compter sur un excellent duo de gardien, le meilleur de la National League, avec un Tobias Stephan qui devrait être le numéro 1 et Luca Boltshauser le numéro 1,1. En face, la faveur de la saison et de Rikard Grönborg va à Ludovic Waeber. Si le portier fribourgeois du Hallenstadion a connu une très belle saison, son expérience en playoffs est celle d’un numéro deux. Il lui faudra avoir les épaules solides. Tout se jouera donc entre les brigades défensives, dont celle du LHC a aussi les avantages de la cote.