Les playoffs de Swiss League n’ont pas donné lieu à de grandes surprises. À l’exception peut-être de l’élimination très rapide du HC Sierre qui avait connu une saison régulière remarquable.
Même si les Ajoulots ont peiné lors des deux premiers matches, ils ont vaincu l’équipe du CEO Sébastien Pico en quatre rencontres alors que plusieurs observateurs prévoyaient une longue série en raison de l’embellie du club valaisan depuis l’arrivée du coach Yves Sarault.
Le point tournant se situe dans les dernières minutes du deuxième affrontement. Menés 2-1 au score, les hommes de Gary Sheehan sont revenus dans le match grâce à leurs armes habituelles : un exploit individuel de leur étranger Jonathan Hazen et un but résultant d’un avantage numérique.
Sans ce revirement de situation, la série aurait pu être beaucoup plus longue. Car à l’exception du troisième duel et malgré les apparences, les Viégeois ont généralement bien contenu leurs opposants, Hazen et Devos étant limités à « seulement » huit points au total.
Si le gardien Tim Wolf affiche une rutilante moyenne de 97%, il faut mentionner que Viège manquent singulièrement de clairvoyance offensivement. En effet, malgré une domination globale au chapitre des tirs, les boys de Sarault ont affiché un faible taux de réussite de 2.63%.
Les pensionnaires de la Raffaisen Arena de Porrentruy ont désormais rendez-vous avec Langenthal. Même si les choses risquent de se corser un peu, il serait étonnant de voir tomber les Ajoulots en demi-finale. Le rendez-vous avec Kloten en finale étant fixé depuis longtemps de toute façon.
Les Neuchâtelois auront fait tout ce qu’ils pouvaient face aux Aviateurs allant même jusqu’à forcer un cinquième affrontement. Et personne n’avait imaginé une seule seconde que les hommes de Loïc Burkhalter puissent battre les Zurichois quatre fois en deux semaines.
Il faut dire que le HCC a joué de malchance en perdant son meilleur joueur en fin de championnat. Un coup dur qui a sabré leurs minces espoirs de terminer dans le top-6 afin d’éviter les ténors au premier tour des playoffs. Même si un nouvel étranger a été débauché à la dernière minute, le mal était déjà fait.
La troupe de Thierry Paterlini aura finalement connu une saison conforme aux attentes des spécialistes. Avec un budget en baisse, difficile d’espérer mieux pour le club cher aux Neuchâtelois du haut. Il faut admettre que la transition actuelle vers le hockey business frappe durement certaines régions.
À terme, on imagine que le salut des clubs comptant sur une solide base de fans locaux passe par une forte identité régionale. En intégrant des jeunes du cru et en rapatriant certaines brebis égarées, Loïc Burkhalter pourrait faire survivre le hockey d’élite aux Mélèzes en ces temps difficiles.
Dans la même idée, il paraîtrait judicieux d’engager du staff et des étrangers francophones avec lesquels les gens pourraient s’identifier. Des joueurs clés pour qui l’attachement culturel serait un atout. Les expériences du passé avec des Québécois ou des Français ont semblé assez concluantes.
Le parcours de Sierre cette saison ressemble à un véritable conte de fée. Attendu dans une lutte pour la barre, c’est finalement dans le top-4 qu’ont terminé les joueurs de la ville du soleil. Des résultats à mettre au crédit du coach Dany Gélinas qui aura sorti le meilleur de sa troupe.
À l’instar d’autres équipes de deuxième division, les Sierrois ont été mené par un duo infernal. Celui de Guillaume Asselin et d’Arnaud Montandon, sacrés troisième et quatrième meilleurs pointeurs du championnat. Les deux joueurs ont tout simplement été dominants.
Force est de constater que l’arrivée du fils de Gil la saison dernière a apporté une autre dimension à l’équipe. Elle a notamment permis au coach d’attribuer des rôles correspondant au profil de chacun. Comme celui d’Eric Castonguay, qui, à défaut d’affoler les compteurs, joue sur 60 mètres.
Si le balayage subit en quart de finale des playoffs laisse un goût amer, il ne faut pas perdre de vue l’ensemble de l’œuvre. Ils se sont inclinés contre un excellent Olten. Mais surtout contre une équipe avec beaucoup plus de profondeur de banc qui a su neutraliser Asselin/Montandon.
S’il est permis d’être satisfait, les bons résultats ont un côté pervers. Celui de créer des attentes pour la suite. Ce que les dirigeants devront éviter afin de ne pas tomber dans un mécontentement général si les choses venaient à tourner moins bien. Car les étoiles ne seront pas toujours aussi bien alignées.
Les idées de grandeur ne manquent pas en Valais central. Une nouvelle patinoire de 7000 places et des investisseurs étrangers avec la National League en ligne de mire pour 2024. Un projet ambitieux sur lequel les avis sont partagés à l’image de la votation sur les Jeux olympiques.
Le Valais est une région dynamique où l’on peut renverser des montagnes. Mais pas trop, au risque de perdre les stations de ski. Précisément celles qui attirent une clientèle aisée et qui pourraient contribuer à soutenir une équipe de hockey en l’incluant dans des forfaits touristiques. Un concept qui fait du sens.
Mais derrière ce projet se cachent aussi des conditions sportives qui consistent à former une équipe avec des joueurs locaux. Une idée intéressante en théorie, mais difficilement réalisable. Parce que l’offre de joueurs au passeport valaisan est assez limitée. Et que le prix pour les attirer risque de grimper.
À moins que l’incontournable loi de l’offre et de la demande ne s’applique pas au creux des Alpes. Ou que l’amour de la région soit plus forte que le pouvoir des dollars.
Bonne semaine à tous
Stéphane