Toute vérité n’est pas bonne à dire. Mais je vous dis ça et je vous dis rien quand même.
Fribourg a été éliminé rapidement parce que, contrairement au GSHC, les leaders n’auraient pas fait le job. Une analyse simpliste qui permet de désigner les coupables et de classer l’affaire rapidement. La question suivante, plus délicate, est de savoir pourquoi ils n’ont pas performé.
Les très nombreuses sorties médiatiques du président sur le sujet n’ont toujours pas apporté de réponse. Le hockey n’étant franchement pas son domaine.
On constate que Gottéron avait remporté deux des six matches contre Genève en championnat. Qu’il avait également marqué en power play dans seulement deux rencontres sur six. Que les étrangers, actuellement montrés du doigt, avaient globalement cumulé 11 points en 23 matches.
Il est permis de se demander si les playoffs n’étaient pas simplement le prolongement de la saison régulière. Et si on peut réellement parler de surprise ou de déception.
Les Dragons ont une fiche de neuf gains et 21 revers contre les équipes du top 6 en incluant les playoffs. Leur power play, meilleur de la ligue, n’a marqué que dans 10 de ces 30 rencontres. Les points par match de Gunderson (0,5), DiDomenico (0,61), Stålberg (0,52) et Desharnais (0,55), ont été largement en-dessous de leur faramineux 1,18 contre les six équipes du bas.
Un constat accablant qui, lorsqu’il concerne un ensemble de joueurs, devient plus une affaire collective qu’individuelle.
En cumulant deux fonctions Christian Dubé avoue avoir beaucoup de travail, voire être débordé. On le comprend. Mais s’il avait vraiment eu la volonté d’engager un autre assistant, il l’aurait fait. Car ce n’est pas les candidatures qui manquaient. Et certains pour un prix dérisoire.
Dans le sport professionnel, il n’est pas rare que des entraineurs principaux renoncent à une partie de leur salaire pour engager l’assistant de leur choix. Entre l’argent et les conditions de travail, il faut parfois savoir choisir.
Les Lausannois ont souffert des mêmes maux que Gottéron en se buttant à un gardien qui a stoppé 125 tirs sur 126 dans les victoires de son équipe, affichant un mirobolant 99.2% d’arrêts. Il faut dire que ses coéquipiers ont su parfaitement maitriser les attaquants vaudois devant la cage.
Preuve en est le peu de rebonds non maitrisés par le jeune Ludovic Waeber qui ont terminé sur les cannes des attaquants du LHC. Là où c’est supposé faire mal.
C’est peut-être dans l’Acte IV à Zurich que se trouve le tournant de la série. Au moment où les hommes de MacTavish ont fait preuve d’indiscipline dans le jeu en commettant des fautes plus inutiles que dangereuses. Et qui furent suivies par le « pétage de plomb » du capitaine Barberio dans un cause perdue en fin de match.
L’œuvre d’un seul et unique garçon, et non pas d’un groupe, contrairement à ce qui a été colporté malicieusement. Et qui a surtout a été lourdement sanctionné. Populisme quand tu nous tiens...
Sur le plan disciplinaire, Sven Andrighetto a également réussi à se faire remarquer. Son cross-check dans l’Acte V aurait d’ailleurs décapité Charles Hudon si sa canne avait eu l’aiguisage d’un couteau suisse. Et le fait que ce geste fut commis contre la bande le rend encore plus dangereux. Sa petite et expéditive sanction restera gravée comme l’une des plus clémente.
Une suspension plus juste aurait cependant pu profiter au GSHC. Un club habitué au cirque des playoffs sous l’ère McSorley. La devise genevoise avant le duel contre Zurich : « expect the worst and get ready for the best ».
L’affrontement LHC-ZSC a aussi pris une tournure médiatique particulière. Du genre « c’est eux qui ont poussé les premiers ». De la haute voltige qui démontre à quel point les sensibilités régionales sont encore puissantes au moment de l’analyse.
Le très respecté CEO Peter Zahner s’en serait même pris verbalement à Craig MacTavish après le dernier match au Hallenstadion selon la NZZ. Une chose assez étonnante pour être relevée.
Le parcours de Rappi fait plaisir et s’étale volontiers sur les réseaux sociaux. Car la victoire du petit contre un grand, de l’outsider contre le favori, fait vibrer les gens. Elle prouverait que même avec des moyens limités, on peut y arriver. Il suffit d’y croire.
Reste à savoir combien de ces gens ont vraiment regardé les matchs de Rapperswil. Et combien peuvent nommer plus de cinq joueurs des Lakers. Disons aussi qu’entre le résultat et la manière, on retiendra le résultat.
Après les victoires surprises de l’entraineur Jeff Tomlinson contre Bienne et Lugano, voilà qu’on s’interroge sur le fait que le Canadien n’a toujours pas de job pour la saison prochaine. Comme quoi les coaches sont souvent aussi bons que leur dernier match. La dernière rumeur le placerait d’ailleurs comme candidat à la succession de Serge Pelletier à Lugano.
Une façon de faire croire que le poste de coach des Bianconeri est encore disponible et que club tessinois n’a pas encore signé Chris McSorley. Une stratégie de communication comme une autre.
Avec 56 points en 48 matches, les Ours n’ont griffé personne en championnat. Après un léger sursaut suite à l’arrivée de Corey Conacher, les criantes limites du SCB sont revenues au galop. Emmenés par un gardien en état de grâce, ils auront tout de même fait douter les Zougois. Une équipe qui avait gagné la bagatelle de 22 matches de plus qu’eux en saison régulière.
Sans pour autant sauver les apparences, il auront su redonner le sourire et de la voix à des supporters aux abois depuis deux ans. Une longue disette pour le club qui amorce une période de reconstruction sous l’égide de Raeto Raffainer.
Patience sera le mot d’ordre. Pas sûr que les fans bernois y soient habitués.
Bonne semaine à tous
Stéphane