Signé Stéphane - Les « culs de Vaudois » dérangent !

« Culs de Vaudois » est une expression que les Valaisans adorent pour se moquer de leurs voisins. Sous une certaine forme de dérision, elle traduit cette part de condescendance qu’on attribue volontiers aux Vaudois. Une sentiment souvent transposé à l’égard du LHC. Car son ascension rapide parmi l’élite du pays ne laisse personne indifférent. 

Relégué en 2005, le LHC a traversé plusieurs saisons de vache maigre en deuxième division avant de retrouver la LNA 2013. Les rouges et blancs auront tout de même fait vibrer la LNB pendant cette période. Souvenez-vous des affrontements contre le HCC avec ses 6000 spectateurs entassés aux Mélèzes et ses 9000 fans dans le chaudron de Malley. De la rivalité naturelle avec Sierre. D’une série contre Ajoie où Tony Salmelainen fut prêté gracieusement par Chris McSorley. Une stratégie qui avait provoqué l’hystérie générale.  

Avec du recul, force est d’admettre que la Swiss League est devenue un peu orpheline en Suisse romande depuis le départ du LHC. La promotion du club qu’on critiquait avec plaisir a laissé un grand vide derrière lui. Plus de guichet fermé, plus d’ennemi commun à vaincre ou à détester. À cela s’ajoute les années difficiles du HC Sierre. Et avec quatre clubs romands en NL, la couverture de la Swiss League est essentiellement cantonnée aux médias régionaux.

Le LHC version 2.0

Depuis la promotion, les sarcasmes autour du LHC ont laissé place à des critiques sur la manière. D’abord, parce que le passage au hockey business a froissé une certaine frange de partisans. Puis la professionnalisation des structures inculquée par Jan Alston et Sacha Weibel a mis un terme à l’amateurisme ambiant avec grands fracas parfois. Les deux hommes ont foncé têtes baissées avec l’objectif clair de faire du LHC un club pro et respectable. « Les chiens aboient, la caravane passe » comme on dit.

Après avoir assuré le maintien en LNA, ils ont mis le turbo. Croissance rapide, équipe compétitive et nouvelle patinoire, les projets étaient nombreux. La stratégie de Jan Alston pour attirer des gros noms était claire : faire de Lausanne une adresse de première classe. Il fallait vanter la qualité des installations de la Vaudoise aréna, bichonner les joueurs et leurs familles. Parfois même accorder une surprime salariale d’éloignement pour sortir les joueurs de la Suisse alémanique. Une surprenante réalité méconnue des fans. 

Signé Stéphane - Les « culs de Vaudois » dérangent !

C’était le prix à payer pour grimper dans la hiérarchie des clubs suisses. Et Alston avait raison puisqu’aujourd’hui ce sont souvent les joueurs qui téléphonent pour signaler leur intérêt aux nouveaux dirigeants fraîchement débarqués. Au grand désarroi des traditionnelles équipes phares du pays d’ailleurs. Une des raisons pour lesquelles certaines personnes, en véritable porte-paroles, s’acharnent sur le cas de Lausanne. On les accuse de transgresser certaines règles non-écrites et de casser le marché en faisant de la surenchère. 

Les méthodes employées par le LHC sont pourtant les mêmes que celles utilisées par les champions suisses des deux dernières décennies. Davos et Lugano payent des primes d’éloignement pout attirer des joueurs depuis longtemps. Berne et Zurich font, quant à eux, « la pêche aux gros » chaque année, ne serait-ce parfois que pour empêcher les autres de les avoir. Et que dire du procédé zougois dans les cas de Hoffmann et Genoni. Affirmer que Lausanne est seul responsable de l’augmentation des salaires est un raccourci très réducteur.

Communication politiquement correct

En ces temps d’annonces sur la baisse des salaires, qui sont souvent simplement différés dans le temps, les engagements de nouveaux joueurs doivent être assortis d’une communication méticuleuse. Le signature de David Ullström comme quatrième étranger à Bienne fut largement expliquée dans les médias locaux. Il aurait signé pour « des clopinettes », ce qui devenait justifiable dans le contexte actuel. À Genève, le « contrat mensuel à court terme » avec Damien Riat se vend assez bien. La signature dite « gratuite » de Joe Thornton dans les Grisons est largement saluée. 

Personne ne s’insurge des contrats de location de Tim Heed, Daniel Carr et Philipp Kurashev à Lugano. Le jeune canadien Ryan McLeod serait officiellement à Zoug « contre bons soins » avant de retourner en AHL. La venue à Langnau du talentueux défenseur Erik Brännström ne serait qu’un service entre compatriotes suédois. On peut aussi ajouter le retour de Pius Suter au ZSC et la signature du jeune Marco Rossi dans un contingent surdimensionné. 

Pendant ce temps, plusieurs s’offusquent de l’engagement temporaire de Denis Malgin ainsi que de celui de Charles Hudon pour la saison en cours. On raconte volontiers que Malgin serait, contrairement aux autres joueurs ici temporairement, très très cher. Bien évidemment. Et que l’engagement d’un cinquième étranger, forcément à prix d’or, est très maladroit dans la situation actuelle. Pire encore, que ce sont ces deux signatures qui briseraient les chances des clubs d’obtenir des aides gouvernementales. Sérieusement ?

Signé Stéphane - Les « culs de Vaudois » dérangent !

Le marché des transferts 2021-22

Sur le marché des transferts, un gentlemen’s agreement stipule que les clubs ne feront aucun transfert pour la saison en cours. Par contre le recrutement va bon train pour 21/22. Ils sont très nombreux sur le géant défenseur Michael Fora et l’attaquant Jason Fuchs notamment. Selon des colporteurs avertis, ce sont les nouveaux dirigeants du LHC qui mettraient le feu aux enchères concernant le Biennois. Rumeur malfaisante ou réalité ?

Le jeune défenseur bernois Mika Henauer serait très convoité mais son agent préfèrerait attendre pour faire monter sa valeur. Au grand dam du SCB d’ailleurs. Le miniature Dominik Egli aurait de son côté l’embarras du choix tellement la demande serait forte. Et pourtant, c’est la divulgation d’une probable signature entre Andrea Glauser et le LHC qui marquerait les esprits. Une information sournoisement transmise à des personnes friandes de scoops, surtout lorsque cela concerne le LHC.

Signé Stéphane - Les « culs de Vaudois » dérangent !

La morale

On retiendra de ces histoires qu’il n’est jamais facile d’intégrer le cercle très fermé des prétendants au titre. Sur la glace mais également dans les coulisses du business. Si Ambrì et Langnau demeurent des clubs sympathiques en s’érigeant comme de simples « sparring partners », le LHC semble être d’un tout autre acabit. Ce qui agace un peu, même beaucoup parfois. Comme le disait justement Oscar Wilde, « chaque fois qu’on produit un effet, on s’attire des ennemis. Il faut rester médiocre pour être populaire ». Que vous soyez « culs de Vaudois » ou non. 

Bonne semaine à tous
Stéphane