Mine de rien, on vient d’assister à deux exploits. Celui d’avoir compléter le championnat et celui d’avoir désigné un champion inhabituel. Mais certains autres exploits méritent aussi d’être signalés. Pour le meilleur et pour le pire.
Jan Kovar, 31 ans, a connu une saison remarquable à tout point de vue. Après avoir été sacré MVP du championnat régulier, le Tchèque a été le leader incontesté du EVZ en playoffs. C’est un joueur de centre naturel, bon dans les trois zones et avec une grosse présence physique. C’est aussi un coéquipier hors pair dédié à la cause de l’équipe.
Kovar a gagné partout où il est passé. D’abord en deuxième division de son pays à l’âge de 20 ans. Puis en Extraliga tchèque avec Plzen en 2013. Et ensuite en KHL avec Magnitogorsk en 2014 et 2016. Un véritable « money player » comme on dit dans le milieu. Un qualificatif qui ne s’achète pas à l’aide de déclarations médiatiques fracassantes. Mais qui s’acquièrent au fil des succès et des titres.
Genoni, c’est 6 sur 6 en finale, le résultat scolaire parfait. Des exploits réalisés avec d’excellentes équipes devant lui me direz-vous. Mais combien de bonnes équipes ont crevé au poteau avec de bons gardiens ne sachant pas se transcender sous la pression ? Beaucoup. Mais Leonardo, comme son homonyme du cinéma, est capable de sortir le grand jeu et d’assumer le premier rôle sans trembler. Un autre vrai joueur de playoffs.
Critiqué pour son exil programmé en Romandie et traité de « looser » par des médias peu scrupuleux, Raphael Diaz a finalement gagné un titre. Le digne représentant du pays en NHL et au niveau international, même ralenti par une blessure, a su « stepper up » pour mener la brigade défensive du EVZ jusqu’au titre.
Un exploit qui mettra sûrement du baume au cœur de l’homme qui a tous les attributs du gendre parfait. Et qui nous permet de faire un petit clin d’œil à ses beaux-parents québécois qui le suivent régulièrement sur MySports en français.
Pour moi ce sera toujours le petit Greg. Celui dont le père me parlait quand on sifflait ensemble en LNA. Et qui a joué à Neuchâtel, dans la région de sa mère, puis ensuite à Ambri, près de chez son père, bien avant de devenir l’excellent joueur qu’il est aujourd’hui. Non seulement le sniper, mais aussi celui qu’on a flashé au radar entre les deux lignes bleues lors de son exploit personnel du match trois.
S’il pourrait quitter vers la NHL, une source bien informée affirme que les discussions n’ont pas encore débuté avec Columbus. Que rien n’est encore réglé « au jour d’aujourd’hui ». Et que Gregory Hofmann n’acceptera pas n’importe quoi dans le seul objectif de poser un patin en NHL.
Le CP Berne, à défaut de briller sur la glace, avait trouvé le moyen d’attirer l’attention en engageant Florence Schelling comme directrice sportive en pleine période de Covid. Un excellent coup marketing. Ironiquement, une année plus tard, la jeune femme a été congédiée pour les mêmes raisons qu’elle a été enrôlée : sa fraîcheur et son manque d’expérience.
Si sa nomination avait été largement saluée à l’échelle planétaire, son éviction sera passée relativement inaperçue. Rien d’étonnant me direz-vous. Mais l’histoire retiendra que le grand SCB, après avoir été le premier à engager un femme, aura été le premier à en congédier une. Un exploit peu enviable.
Le non-renouvellement de contrat de Serge Pelletier n’a surpris personne. Parce qu’en début février, une rumeur annonçait l’engagement de Chris McSorley. Si la nouvelle a créé des remous au sein du staff, c’est surtout pour le directeur sportif Hnat Domenichelli que la situation est devenu « malaisante », l’obligeant à de très maladroites pirouettes.
Ceci parce que son équipe était en pleine bourre et que chaque victoire rendait une non-reconduction du Québécois injustifiable. Parce que Lugano fut la meilleure équipe en deuxième moitié de saison. Et qu’elle affiche un excellent rendement de 46-26 en championnat avec Pelletier. Ce qui s’apparente à un petit exploit compte tenu de l’effectif.
Mais (mal)heureusement, il y a eu cet échec inadmissible en playoffs contre Rapperswil…
À l’époque, la pression sur les hockeyeurs venait directement des spectateurs et des journalistes. Aujourd’hui elle vient de plus en plus des réseaux sociaux, dont l’utilisation est devenue la norme. Là où tous et chacun peut y exprimer ses opinions, sans demande préalable.
Un endroit aussi où les théories s’étendent souvent de façon inversement proportionnelle au niveau de connaissance du hockey. Un peu comme de la confiture sur un bout de pain. Moins on en a, plus on l’étale.
Même si les jeunes hockeyeurs sont avertis, nombreux confient être affectés par les commentaires de gens souvent cachés sous des pseudos. Des mots qui peuvent être blessants et avoir des répercussions tant au niveau psychologique que familial, peu importe leur statut ou leur salaire.
Au Québec, la dernière victime s’appelle Jonathan Drouin, un joueur vedette du Canadien qui éprouve des difficultés à marquer cette saison. Actuellement en arrêt maladie, on soupçonne que l’athlète a craqué face à une déferlante de critiques et de messages haineux à son endroit sur la toile des « lamentables ».
Ce sont les mêmes courageux qui se demandent pourquoi beaucoup de Québécois préfèrent aller jouer ailleurs qu’à Montréal. Et qui se sont offusqués sur le fait que pour la première fois en 100 ans d’histoire, leur club n’avait pas de Québécois dans l’alignement la nuit dernière.
Un triste « exploit » dont ils sont un peu responsables.
Bonne saison estivale à tous
Stéphane