Signé Stéphane – Pour Gottéron, l’avenir c’est maintenant !

Après l’engagement de Diaz en 2021 et celui de Bertschy en 2022, la signature de Yannick Rathgeb permet désormais à Fribourg de nourrir des ambitions de titre(s). Tout est réuni pour y parvenir. Une patinoire pleine, une manne financière à la hausse et un contingent qui ne cesse de s’améliorer. Ne reste plus qu’à assumer ce nouveau statut et à foncer. 

À Fribourg, la « success story » continue. Du moins dans la BCF Arena, alors que le Gruyère se liquéfie plus vite que neige au soleil et où le vin blanc coule à flot, il y a forcément de quoi se réjouir. L’équipe flambe et les billets se vendent comme des petits pains chauds. Le domicile de Gottéron est carrément devenu « the place to be ». 

Mais au lieu de surfer sur cette vague positive, le club fribourgeois est plus proche de l’expression « Attends-toi au pire et prépare-toi pour le meilleur ». Autrement dit, malgré des résultats étincelants, les supporters ne veulent pas y croire de peur d’être déçus pour une énième fois en playoffs. Même si leur retenue est compréhensible, il serait dommage de ne pas profiter de la « hype » actuelle autour de l’équipe. 

Même le président des Dragons se garde une gêne inhabituelle lorsqu’il est question d’aborder les ambitions sportives de son club. Car selon ses propos récents dans le quotidien « La Liberté », parler de titre serait prématuré. Huber Waeber évoque tout de même un top 4 plutôt qu’un top 6 après cet excellent début de saison.  Ce qui laisse entendre, en lisant entre les lignes, qu’une défaite en demi-finale serait… une réussite !

Hubert Waeber, président de Fribourg-Gottéron

Monsieur Waeber va même plus loin lorsqu’il affirme qu’investir dans l’équipe pour étoffer le contingent constituerait un mauvais signal, dans le sens que cela déstabiliserait le groupe. Alors que tout le monde s’accorde pour dire que la profondeur de l’effectif est très limite pour affronter l’adversité du printemps, le président préfère la jouer profil bas. Tout à coup qu’on n’y arrive pas et qu’on soit déçu à la fin…

La réalité, c’est que tous les Fribourgeois seront déçus, que l’équipe perde en quart de finale ou en finale. Surtout si l’équipe continue de la sorte et connait une saison remarquable. Alors pourquoi se contenter de parler d’un top 4 alors que tout le monde, dans le canton, rêve secrètement d’un titre pour enfin chasser le complexe fribourgeois en séries éliminatoires ?

Les ambitions personnelles du coach

De son côté, conscient qu’il ne lui reste probablement que deux printemps pour offrir un premier titre de l’histoire aux Fribourgeois, Christian Dubé tape du pied et tente d’envoyer des messages à sa direction. Il ne se gêne pas pour affirmer qu’avec 3 millions de plus, il pourrait avoir la profondeur et le talent nécessaire pour concurrencer les cadors du championnat. Car en secret, Christian aimerait probablement faire un « all-in » avant la fin de son contrat.   

Le coach et directeur sportif joue quant à lui carte sur table et affirme d’emblée que l’engagement de Yannick Rathgeb doit les aider à jouer le titre. Tout comme la renégociation du contrat de l’excellent Reto Berra qu’il mène en coulisses. Tandis qu’on ne connait pas encore le nom de son successeur au poste de directeur sportif, un dossier qui traîne en longueur, Christian Dubé en profite pour bâtir « son équipe » pour la saison 24/25. 

Christian Dubé, entraineur et directeur sportif de Fribourg-Gottéron

Du côté des joueurs

À l’interne, même si la tâche sera loin d’être simple, les joueurs savent pertinemment que la possibilité de gagner un titre avec cette équipe est bien plus que d’actualité. Ils savent aussi qu’ils auront besoin d’un petit coup de pouce de la direction pour y arriver. Avec un gardien supplémentaire pour parer à une blessure de Reto Berra. Avec un ou deux étrangers supplémentaires pour avoir plus de souplesse et de combinaisons possibles dans le « money time » de fin de saison.

Si cette équipe est vraiment animée par une mentalité de gagnants, des gestes pour étoffer l’équipe en en vue des playoffs ne seront pas perçus comme de la concurrence inutile et malsaine, mais plutôt comme un vote de confiance. Une occasion unique de faire enfin ce qu’il faut pour gagner un titre à Fribourg : savoir mettre les égos de côté au profit du collectif et jusqu’au bout. 

Les Sprunger, Bykov, Berra et autres joueurs âgés de plus de 30 ans n’auront plus beaucoup d’occasion de soulever une coupe. Et il semble qu’aucun autre porte-étendard de la trempe de Julien Sprunger ne pointe son nez dans l’immense bassin de juniors du canton. Une raison de plus pour profiter des beaux restes de Julien et de son aura avant qu’il ne tire sa révérence.  

Les joueurs de Fribourg-Gottéron

Les « fenêtres » pour remporter un titre se referment parfois plus rapidement qu’on ne le croit. Planifier et annoncer un objectif de titre dans le futur revient à parier sur une météo clémente pour les vacances de luxe que vous avez réservé. Mais comme la météo, la chimie d’une équipe, aussi talentueuse soit-elle, demeure un élément incontrôlable. 

La chimie du club de la BCF Arena semble être exceptionnelle cette saison. Et comme le noyau ne devrait pas changer et que l’arrivée de Rathgeb consolidera la défensive, le club doit absolument assumer et viser le graal en 2024 et en 2025.

Pour Gottéron, l’avenir, c’est maintenant. 

Bonne semaine 

Stéphane