Signé Stéphane – Québec et Jura, même combat

Depuis un an, les similitudes entre le destin du HC Ajoie et celui des Canadiens de Montréal sont étonnantes. Printemps euphorique, gueule de bois en été, automne cauchemardesque et grand ménage en hiver.

Sacré champion de Swiss League en avril, le club du président Hauert accepte la promotion. Soutenu par toute une région, la ferveur populaire est à son comble. En juin, le club montréalais participe à la finale de la coupe Stanley pour la première fois depuis 1993. C’est tout le Québec qui s’embrase.

Les lendemains de veille sont rudes. Professionnalisation de l’organisation, ajustement des contrats existants et recherche d’étrangers sont à l’agenda des Ajoulots. Pour les Montréalais, les tuiles s’accumulent. Les leaders vieillissants sont amochés et incertains pour l’avenir. Des joueurs clés partent sous d’autres cieux.

En automne, malgré des victoires à l’arraché, la réalité rattrape le club jurassien. On imaginait la tâche compliquée, mais jamais à ce point. Secrètement, on espérait faire mentir ceux qui les avaient mis en garde face à l’énormité du défi. Mais on réalise soudainement qu’y croire ne suffit plus, il faut des moyens.

La folle épopée des playoffs est chose du passée pour le Canadien. Après Jonathan Drouin l’hiver dernier, la star Carey Price déclare forfait et avoue ses problèmes de consommation de substances addictives. L’alignement ne ressemble en rien à celui du printemps et les sagas autour du club s’accumulent. La prestigieuse organisation semble gérée de façon amateur.

Sauf que le Canadien de Montréal n’a aucune excuse. Tout le contraire du HCA.

​​​​​​​Un ajout à la direction

À Porrentruy, même s’il arrive un peu tard pour préparer la prochaine saison, on salue l’engagement d’un nouveau directeur sportif. Mais la meilleure nouvelle vient sûrement du fait que Julien Vauclair pourra disposer d’une enveloppe totale de 10 millions, en hausse de 3 millions.  

La différence avec les autres clubs sera donc « un peu moins pire ». Mais cela reste insuffisant pour se maintenir à flot dans une ligue dont les budgets ont fortement augmenté récemment. Espérons par ailleurs que le retour de la relégation n’entrainera pas une folie dépensière incontrôlée au HC Ajoie.  

La nouvelle direction s’est aussi empressée d’annoncer de nouvelles signatures, même si celles-ci sont à mettre au crédit de l’ancien staff. Vauclair a également procédé à un premier échange de joueurs plus rapidement que ne l’avait fait Petr Svoboda à son arrivée à la barre du LHC. Mais sans soulever de questions. 

Signé Stéphane – Québec et Jura, même combat

Nouvelle structure à Montréal

À Montréal, après avoir congédié Marc Bergevin, on engage un nouveau General Manager. Le québécois d’origine Kent Hughes n’aura cependant pas les mains libres, puisqu’il sera sous l’autorité du nouveau vice-président des opérations, Jeff Gorton, un ancien de Rangers de New York.

En quête de nouvelles réjouissantes pour faire la promotion de leur seul vrai produit, les médias ne tarissent pas d’éloge à l’endroit de Hughes, un agent de joueur influent mais méconnu jusqu’ici. Selon eux, il est sans aucun doute le meilleur candidat disponible pour occuper ce poste très en vue. C’est possible.

Mais le plus étonnant, c’est que même après avoir été mené en bateau par un processus d’embauche bidon, les journalistes refusent toujours d’y voir une quelconque supercherie. Pourtant, Kent Hughes est accessoirement l’un des plus grands copains de Jeff Gorton.

Comme on le dit souvent au Québec, « un t’chum, ça reste un t’chum ».

Des coaches virés

Malgré ce qu’ils avaient affirmé à leur arrivée, les nouveaux dirigeants d’Ajoie et de Montréal passent un grand coup de balai. Ils congédient des entraineurs qui avaient connu du succès avant qu’on leur rende la tâche quasiment impossible. Que ce soit par inconscience ou par malchance.

Les coaches sont les responsables tout désignés de la déroute. Leur message ne passerait plus et leur collaboration n’est désormais plus souhaitable. Même lorsque le championnat ne veut plus rien dire. On peut toujours comprendre et accepter la défaite, mais pas de cette manière. La bonne vieille rengaine habituelle sur la « façon ». Alors que sur le « fond », les équipes sont loin derrière en terme de moyens.   

Si certains éléments s’étaient déjà plaint à la direction, les entretiens individuels avec Vauclair ont probablement scellé le sort de Gary et Vincent bien avant la dernière claque à Zoug. Même chose à Montréal, alors que certains vétérans ont osé défier l’entraineur Dominique Ducharme en plein match. Le respect n’y était plus.

Signé Stéphane – Québec et Jura, même combat

Un pompier au Centre Bell

Montréal a déjà désigné son nouveau coach « par intérim ». Ce sera la légende québécoise Martin St-Louis, un autre grand copain de messieurs Hughes et Gorton. Des hommes d’affaire qui semblent visiblement privilégier les relations de confiance à l’expérience. Car St-Louis et Hughes n’en ont aucune à leurs postes respectifs.

Le néophyte Vauclair, déjà sous pression suite à sa décision impopulaire de virer Gary, pourrait aussi recruter un candidat parmi ses connaissances au Tessin ou ailleurs. Un défi qui pourrait d’ailleurs s’avérer suicidaire pour le futur pilote du HCA. Tout comme celui de Martin St-Louis à la barre des très médiocres Canadiens de Montréal.

Mais ce dernier pourra au moins compter sur le support inconditionnel de ses « t’chums ».

Bonne semaine à tous !
Stéphane