La dernière semaine fut riche en émotions et les événements particuliers autour du GSHC ont fusé. Mais d’autres sont aussi passés sous silence. Ça mérite forcément un petit tour d’horizon des derniers scandales en date !
L’atterrissage tête première dans la bande du défenseur luganais a marqué les esprits. Autant que sa pénible sortie de glace en direction du vestiaire sur ses patins, sans minerve, suivi par une civière vide. Moi qui croyais bêtement qu’on ne devait prendre aucun risque en cas de blessure aux cervicales.
Même si le jeune défenseur s’en sort sans lésion grave, il est fortement commotionné. Il doit demeurer dans l’obscurité quasi-total, incapable de veiller à ses besognes quotidiennes seul dans son appartement. Il est d’ailleurs retourné chez sa mère pour quelques temps.
Le scandale est qu’on oublie trop souvent le sort de la victime en tergiversant de façon interminable sur la sanction.
La suspension infligée à Riat n’a surpris personne car tous s’attendaient à une sanction exemplaire. Et le scandale ici n’est pas forcément les sept matches, mais la comparaison avec des sanctions précédentes pour des gestes similaires. Comme la violente charge par derrière de Marc Wieser sur l’ex-défenseur grenat Eric Martinsson qui lui a valu trois petits matchs de suspension il y a deux ans.
Mais nous n’avons pas mis long pour constater que le juge « unique en son genre » ne tiendra pas une ligne aussi sévère suite à la charge de Mike Wyniger sur Philip-Michaël Devos survenue lors du match Ajoie – Sierre mercredi dernier. L’homme de loi a en effet estimé que le 2’+10’ donné par les arbitres était suffisant. Incompréhensible vous dites…
S’il existe un domaine où la loi de la moyenne n’a pas encore sévi, c’est celui des suspensions contre Genève-Servette. Car force est d’admettre que les Grenat ont été frappés plus souvent qu’à leur tour par des sanctions spécialement sévères. Et certaines fois à des moments-clés lors de séries de playoffs mémorables.
Il fut d’autre part intéressant d’apprendre que le HC Lugano a agi comme procureur dans le cas Riat en requérant seize matches de suspension. Rien que ça. Il est donc permis d’imaginer que la démarche a eu une influence « haussière » sur la décision finale. Un peu comme dans l’art du compromis.
Au final, si notre compétent juge avait infligé quatre ou cinq matches à Riat, puis deux ou trois à Wyniger, personne n’aurait crié au scandale. Les deux affaires n’auraient pas été belles pour autant, mais elles auraient été classées sans histoire.
Les Genevois ont continué à faire parler d’eux suite à l’échauffourée en fin de match à Ambri. Car ce sont bien les joueurs de Patrick Emond qui ont semé le trouble avec les charges successives et illégales de Simon Le Coultre et Linus Omark … sur le même joueur ! On peut d’ailleurs s’étonner que les deux n’aient pas écopé de la même sanction. Un mystère de plus.
Mais les plus vilains gestes du pugilat sont passés sous silence. En effet, le nez ensanglanté de Novotny est l’œuvre de Tanner Richard. Depuis le banc, il a donné un uppercut à l’étranger d’Ambri alors qu’il était retenu par Fehr. À l’opposé, Brian Flynn y est allé d’un crochet au visage de Tyler Moy qui se trouvait sur le banc genevois. Pas chic !
Comme tout ça s’égalise, pour éviter des suspensions, les directeurs sportifs ont conclu l’accord de ne pas faire de scandale supplémentaire en se lançant dans une guerre de vidéo.
La frustration des Grenat serait venue de la pénalité majeure infligée à Henrik Tömmernes … au premier tiers. Mais aussi des soucis qu’ils éprouvent contre Ambri cette saison. Trois défaites en trois matches. Le staff des Biancoblu aurait donc trouvé la façon de contrer les puissants Genevois. Ils auraient déjà déposé le brevet semble-t-il.
L’expulsion de Tömmernes sort d’un monde imaginaire où les arbitres ont peur d’être blâmés en cas de blessures graves. Et s’il semble évident, même pour le staff d’Ambri, qu’il n’y avait pas de réelle faute, on peut se demander s’il ne serait pas préférable que les arbitres puissent revoir les pénalités majeures comme en NHL.
On pourrait d’ailleurs voir des changements conséquents dans le prochain livre des règles de 2022. Il est en effet probable que la bible des arbitres soit harmonisée avec celle de la NHL. À mon humble avis, on mettra plus de temps à rédiger les exceptions européennes qu’à éditer le livre de base.
Jonathan Mercier avait disputé plus 800 matches sans avoir été suspendu. Rarement incorrect, il est un de ceux que les zèbres entendent le moins. Il est accusé aujourd’hui de n’avoir pas assez tenté d’éviter un arbitre dans le cours du jeu. D’avoir fait trébucher le finlandais Anssi Salonen « accidentellement par exprès ». Ouais…
Disons que « sans égard pour l’arbitre » pourrait être une expression plus juste. Un argument que l’ancien « ref » en moi peut entendre, mais jusqu’à un certain point. Car les choses se passent souvent très vite sur la glace. Et que j’ai le sentiment que Mercier ne s’est pas rendu compte de ce qui arrivait dans le feu de l’action.
Un bref sondage informel me montre que les arbitres semblent plutôt approuver cette sanction parce que Mercier avait le temps de réagir autrement ou de freiner. À contrario, les joueurs sondés affirment qu’il s’agit d’un fait de jeu. Que le vétéran défenseur a dû prendre une décision instantanée de contourner l’arbitre par la gauche ou la droite alors que son focus était sur l’action derrière celui-ci.
Et si on avait réglé ça pour trois matches et demi, en invoquant simplement une négligence involontaire, l’affaire aurait-elle été belle ?
Un bref regard sur le passé montre que le juge unique a souvent été très vacillant avec les sanctions pour ce genre de comportement. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous. On a l’habitude.
En octobre 2018, Ronalds Kenins a été étrangement blanchi après avoir rudoyé un officiel d’une manière pas moins répréhensible que Mercier. Une opinion partagée par beaucoup d’arbitres qui réclamaient une suspension.
En 2016, Marco Maurer, récidiviste en la matière, a été suspendu onze matches pour avoir sciemment renversé le juge de ligne Gil Mauron après un engagement. Brent Reiber attendait d’ailleurs le rugueux défenseur au contour depuis longtemps. Pas rancunier, juste une bonne mémoire.
En 2016 également, Grégory Hofmann a été suspendu deux matches pour avoir bousculé un arbitre après un hors-jeu. Le joueur vedette s’était effectivement laissé glisser jusqu’à provoquer un contact inutile et faire tomber un certain… Andreas Fischer. L’homme qui est aujourd’hui le chef des arbitres en Suisse.
On se croirait dans un film de science-fiction avec le virus « mutant » venu des îles britanniques. Selon les affirmations du Conseil d’État vaudois, et je cite, « il y aurait un gros cluster au sein du LHC. Les joueurs ont été infectés en allant jouer à Genève (30 décembre). Puis ils l’ont transmis lors du match suivant à ceux du CP Berne (2 janvier) ».
On se demande cependant comment les Genevois ont pu transmettre le virus alors que leur dernière quarantaine remonte à mi-décembre et qu’aucun cas n’a été décelé depuis. Et surtout pourquoi les Bernois ne l’ont pas refilé aux joueurs d’Ambri lors de leur match du 5 janvier. Une question de plus qui restera sans réponse.
Les pauvres Grenat ont visiblement le dos large depuis dix jours. Mais, sur ce dernier coup, heureusement, ils ne risquent aucune suspension. Un scandale de plus en moins.
Bonne semaine à tous
Stéphane