Les playoffs et les playouts de National League commencent ce soir avec le premier match de l'affrontement entre le Genève-Servette HC et le HC Lugano, le premier duel Bernois entre le HC Bienne et le CP Berne ainsi que la première rencontre entre Langnau et Ajoie. Sur papier, les deux clubs romands sont favoris pour leur série de playoffs après des saisons régulières réussies, mais qu'en est-il de l'affrontement de playouts?
Notre rédaction a préparé une présentation de ces séries en plus des pronostics de la première ronde.
C’est dans la peau du favori que Genève-Servette entame sa série de quart de finale face à Lugano, mardi soir aux Vernets (20h). Ecarter les Tessinois ne sera pas chose aisée, mais les hommes de Jan Cadieux ont tout entre leurs mains pour y parvenir.
Un power-play de feu, des étrangers dominants et un paquet d’expérience des séries finales, l’effectif genevois regorge de qualités qui pourraient laisser penser que la série se jouera à sens unique. Pas si vite. La saison régulière est terminée et les playoffs représentent un tout autre animal. Lugano peut s’appuyer sur une fin de saison et, surtout, sur des pré-playoffs qui lui ont permis de rester dans le rythme et de faire le plein de confiance.
Deux points d’interrogations planent encore sur les Vernets, et ils concernent le visage que le GSHC affichera mardi soir. Tout d’abord, où en est-on avec Robert Mayer ? Le dernier rempart grenat a-t-il été ménagé ? Était-il blessé plus sérieusement que ce qui a été annoncé ? A voir. Par ailleurs, Noah Rod, également touché, avait fêté son retour contre Ajoie lors de l’ultime ronde de saison régulière. Mais le capitaine avait dû quitter ses coéquipiers après un tiers. Dix jours plus tard, l’ailier genevois sera-t-il capable de tenir sa place ? S’il est à 100%, il représente assurément un atout supplémentaire notamment au niveau de l’intensité physique, mais pas uniquement.
Côté tessinois, on compte les jours jusqu’au retour au jeu des deux étrangers Brett Connolly et Mark Arcobello. Si le second ne devrait pas jouer avant le mois d’avril (malléole fracturée), le premier pourrait rejouer durant cette série. Lugano pourra également s’appuyer sur un Mikko Koskinen qui semble avoir retrouvé le niveau qui lui avait permis de remporter deux Coupes Gagarine. Impeccable face à Fribourg en pré-playoff, le gardien finlandais sera un élément déterminant si le HCL veut espérer créer la surprise face aux Aigles.
Jean-Philippe Pressl-Wenger
La série entre Bienne et Berne s’annonce plus serrée que l’écart de points entre les deux formations à l’issue de la saison régulière (2e Bienne 101pts vs 8e Berne 74pts). Si Bienne a l’avantage de la glace, Berne est déjà en mode playoffs après avoir écarté Kloten au tour précédent.
Les caissiers se frottent déjà les mains. Ces rencontres entre Bienne et Berne se joueront probablement toutes à guichets fermés dans une ambiance de feu. Le spectacle sera au rendez-vous entre le jeu rapide et spectaculaire des Seelandais et celui physique et puissant des Ours.
Au-delà de la tactique, la clé de ce quart de finale pourrait aussi être un duel de gardiens. Dans la cage biennoise, Harri Säteri a été étincelant pour sa première saison. Le Finlandais a réussi 7 blanchissages en 35 rencontres (!) et bloqué 92,3% des tirs qui lui ont été adressés. Joren Van Pottelberghe, son remplaçant, pourrait aussi bien entré en jeu suivant la tournure des événements pour que le HC Bienne puisse aligner 6 joueurs de champ étrangers. A Berne, si Philip Wüthrich a réalisé une première phase de championnat moyenne (91,2% d’arrêts), il a su élever son niveau de jeu lors des pré-playoffs pour s’offrir son troisième blanchissage de la saison lors du match décisif et détourner 94,1% des tentatives adverses.
Pour ce qui est des purs statistiques, Bienne et Berne ont chacun remporté deux confrontations directes cette saison. Notons encore que les Seelandais n’ont jamais gagné de série de playoffs contre Berne en LNA/NL en quatre tentatives : 1/4 1989 (0-2), 1/2 1990 (1-3), 1/4 2017 (1-4), 1/2 2019 (3-4).
Jérôme Beuchat
Langnau et Ajoie débutent ce soir une série de la peur. Ni le club emmentalois, ni la formation jurassienne ne veulent prendre le risque de jouer leur maintien en National League dans un barrage de tous les dangers contre le champion de Swiss League. Pour cela, il faudra « sauver sa peau » dès cette finale de playout entre les deux moins bonnes équipes de la saison.
La relégation est de retour dans toutes les têtes. Et elle fait peur. Après la période « COVID », les SCL Tigers et le HC Ajoie vont s’affronter au meilleur de sept rencontres où les termes : incertitude - peur - crispation - nervosité seront de mise.
Langnau partira avec l’avantage de la glace et l’expérience de jouer des finales pour « sauver leur place », c’est en effet la 18e fois de l’histoire que cela arrive aux Tigres. Mais ce sont bien les seules certitudes dans le camp bernois avant ce duel face au HCA. Le club bernois entre dans ces playouts avec beaucoup de doutes. La faute à une fin de saison très compliquée. Langnau a terminé la saison régulière par cinq défaites de suite. Et même dix défaites en douze matchs. La troupe du coach Thierry Paterlini est donc passée du rêve des pré-playoffs possible jusqu’à mi-janvier, à la place que tout le monde voulait éviter. Et ça, il va vite falloir le digérer pour être « prêt » à en découdre.
En plus de cela, Langnau compte de nombreux blessés dans ses rangs. Le topscorer Marc Michaelis ne rejouera pas cette saison (thrombose). Cody Eakin a été opéré de l’œil il y a dix jours. Alors qu’Aleksi Saarela, son buteur, n’a pas rejoué depuis le 22 février après avoir été touché dans la partie haute de son corps. Et vu l’importance des joueurs étrangers cette saison, c’est un vrai coup dur pour Langnau.
En face, le HC Ajoie part aussi avec son lot d’incertitudes. Même Julien Vauclair ne peut pas maitriser tous les éléments pour savoir comment son équipe va se comporter dans ces matchs à enjeu. Mais à défaut de Langnau, les Jurassiens se préparent à cet évènement depuis de longues semaines. C’est leur seul objectif. Rester en National League. Et depuis le changement de coach, le HCA ne propose plus le même jeu.
De plus, Damiano Ciaccio a démontré avoir la « main chaude » en fin de saison. Et pourrait être un atout majeur dans le jeu car il connait par cœur cette équipe de Langnau où il a passé 6 ans de sa vie dans les travées de l’Ilfis (n’a-t-il pas blanchi contre les SCL le 24 février dernier). Le HCA pourra aussi s’appuyer sur sa légion étrangère. Devos a pris le temps de se remettre de la charge subie à Davos. Asselin n’a pas encore de contrat et voudra briller pour rester. Hazen-Brennan-Bakos-Gauthier ont joué ensemble toute la saison et partent avec un patin d’avance sur les étrangers adverses.
Seul bémol et pas des moindres. La défense est décimée. Julien Vauclair ne pourra pas compter sur Anthony Rouiller (suspendu trois matchs), Bastien Pouilly (pied) et Jérôme Leduc (commotion). Kevin Fey a connu aussi des pépins physiques. Attention à ne pas surutiliser certains joueurs, au risque de se mettre dans le rouge trop vite !
Au moment de faire les comptes et de vous livrer notre sentiment sur cette finale de playout, la rédaction de MySports donne un avantage infime mais un avantage quand même au HC Ajoie. Les confrontations de la saison qui ont vu le HCA gagner trois des quatre duels a fait pencher la balance. Mais si les Jurassiens veulent sauver leur place, il faudra selon nous le faire avant un « match 7 » sur la glace de l’Ilfis. Aux Ajoulots de sortir leurs tripes pour s’assurer le plus beau des étés.
David Pietronigro