Le jeune défenseur de Kloten David Reinbacher continue d’apprendre son métier au sein de l’effectif zurichois. L’intérêt des recruteurs nord-américains ne semble pas encore trop préoccuper l’Autrichien. Rencontre avec un jeune joueur promis à un bel avenir.
Dans le match remporté face à Ajoie aux tirs aux buts mardi, il a souvent été le meilleur défenseur sur la glace. Et il n’a pas encore 18 ans (il les fêtera le 25 octobre). David Reinbacher, puisque c’est de lui qu’il s’agit, impressionne par son calme et ses prises de décisions, parfois dignes d’un routinier. Et avec plus de 23 minutes de jeu ce soir-là, il a prouvé qu’on pouvait compter sur lui.
« Il mérite le temps de jeu qu’il obtient, détaille son coach Jeff Tomlinson. Il ne joue pas juste parce qu’on veut mettre un jeune en avant, mais bien parce que David est un bon joueur de hockey. » Même son de cloche auprès de ses coéquipiers. « Il s’adapte très bien et gère très bien la pression même s’il sait que c’est une grosse année pour lui », abonde l’attaquant Eric Faille, faisant référence à la draft NHL de 2023. Le Canadien évoluait déjà à Kloten la saison dernière et a suivi de près l’intégration de son jeune coéquipier au sein de l’équipe professionnelle.
Toutes ces louanges font évidemment plaisir au principal intéressé. Mais il garde les pieds sur terre, insiste sur l’importance du travail quotidien et évoque son arrivée dans l’élite avec Kloten. « J’ai évidemment beaucoup de plaisir à évoluer en National League, sourit Reinbacher. Et dans cette équipe aussi. Il y a évidemment un petit peu de pression, mais je sens que les entraîneurs me font confiance, je leur en suis d’ailleurs très reconnaissant. Et ça m’aide à jouer l’esprit libéré. »
Comme tout jeune hockeyeur, David Reinbacher a une idole. Et quand on se forme en Suisse, le modèle se nomme souvent Roman Josi. «J’ai eu la chance d’être sur la glace avec lui, il y a deux ans déjà, se souvient le rookie. Son calme avec le puck m’inspire, la façon dont il joue vers l’avant aussi. » Peut-être que le parcours du Bernois des Predators (drafté en 2e ronde par Nashville en 2008) l’inspire également, des parallèles peuvent en tous cas être tirés sur leur progression respective au même âge. Par ailleurs, le nom du droitier Reinbacher (1m89/85kg) s’affiche depuis quelques temps déjà sur le radar des organisations nord-américaines. Deux d’entre elles avaient d’ailleurs dépêché des émissaires à la Stimo Arena lors du match face à Ajoie.
Lorsqu’on lui fait remarquer l’intérêt qui lui est porté par les franchises outre-Atlantique, le jeune Aviateur botte en touche. « Je n’y pense pas du tout pour l’instant, c’est agréable, mais on verra ce qui se passe en fin de saison pour moi. Je veux surtout continuer à me développer, peut-être jouer avec l’équipe nationale A (ndlr : en novembre l’Autriche affronte la Slovaquie, l’Allemagne et le Danemark dans le cadre de la Deutschland Cup). Pour le reste, on verra bien. »
Tout comme son jeune défenseur, le coach Jeff Tomlinson connaît la valeur du travail et est conscient que David Reinbacher a encore de nombreuses étapes à franchir. « Il va devoir continuer de travailler dur en salle de gym, promet le technicien canadien. Il doit gagner en force, en vitesse et donc en puissance. David doit aussi, surtout, se concentrer sur son jeu défensif. Mais lorsqu’il a le puck c’est déjà un excellent joueur. On voit qu’il prend du plaisir à être là où il est, et il fait du bon boulot. » Au final, toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour qu’on reparle rapidement de David Reinbacher et de son avenir qui s’annonce radieux.
Jean-Philippe Pressl-Wenger